Trois (3) semaines après avoir pris les rênes de l’exécutif, le Premier ministre Ariel Henry s’engage avec des acteurs politiques, de la société civile et du secteur privé, à travers un pacte de gouvernabilité, devant mener le pays à bon port.
Un document servant de proposition d’accord politique entre les différentes entités pré-citées a été élaboré et rendu public dont nous reprenons les grandes lignes. En effet, les acteurs se disent conscients de la gravité de la crise politique, économique, sociale et institutionnelle que traverse le pays et s’engagent à ‘’créer un environnement sûr et stable propice pour une gouvernance apaisée de la période intérimaire et d’organiser des élections inclusives, transparentes et impartiales devant conduire au retour à un fonctionnement normal des institutions démocratiques’’.
L’accord admet l’exercice du Pouvoir Exécutif par le Premier Ministre Dr Ariel Henry durant la période intérimaire et l’autorise ‘’à prendre les décrets ayant force de loi, nécessaires au bon fonctionnement de l’État’’. La durée du pouvoir intérimaire n’a pas été mentionnée. Il est relaté que ‘’le gouvernement présidé par le Docteur Ariel HENRY restera en fonction jusqu’à la prise de fonction des nouveaux élus et la désignation d’un nouveau gouvernement’’.
C’est ainsi que le chef du Gouvernement et son équipe sont appelés à ‘’tout mettre en œuvre pour que des élections transparentes, libres et non partisanes aient lieu dans les meilleurs délais’’.
Cela passe par un environnement sécuritaire approprié. Le Gouvernement doit ainsi ‘’faire de la question sécuritaire sa priorité principale et à tout mettre en œuvre pour éliminer les gangs armés, rétablir la libre circulation des personnes et des biens, contrôler le trafic d’armes et de munitions, pour que force reste à la loi’’.
L’accord souligne la nécessité qu’il y ait des élections en vue d’un retour ‘’à un fonctionnement normal des institutions’’. Il prévoit de revoir la composition du Conseil Électoral Provisoire afin qu’il inspire confiance à la population. ‘’Le gouvernement s’engage à revoir la composition du CEP dans l’esprit de l’article 289 de la Constitution et s’entendra avec les partis politiques et les représentants de la société civile sur les secteurs qui auront à proposer des noms des personnalités parmi lesquelles le Premier Ministre devra choisir les membres de l’institution’’ peut-on lire.
L’accord veut également un coup de balai à l’ensemble de l’appareil électoral, invitant le Gouvernement à ‘’s’engager à créer une commission d’experts chargé d’effectuer dans la transparence un audit du système d’enregistrement des citoyens, afin de vérifier la fiabilité du système’’.
Plus loin, il est écrit qu’il sera mis en place un organe consultatif de contrôle de l’action gouvernementale et de suivi de l’exécution de la feuille de route, composé de vingt-trois (23) personnalités bénévoles, issues des différents départements et de la diaspora.
La feuille de route définit les principales misions du Gouvernement, qui doit notamment travailler à restaurer l’autorité de l’état et créer un climat sécuritaire pour ramener la paix et la confiance de la population en menant des actions efficaces contre les gangs armés et les trafiquants en tous genres; créer les conditions pour la réalisation d’un procès Pétrocaribe et la récupération des sommes détournées; enquêter sur tous autres crimes et délits du même genre et transférer ces dossiers à la justice pour les suites nécessaires; combattre la corruption, la contrebande et l’impunité sous toutes leurs formes; œuvrer au renforcement de notre système judiciaire en vue de garantir le respect des droits de la personne et celui de la propriété privée et une sécurité juridique à tous les investisseurs, tout en veillant au respect du droit des travailleurs; ouvrir des enquêtes sur les massacres, les exécutions extrajudiciaires, les crimes restés impunis et soumettre les rapports à la justice pour les suites utiles; trouver avec les acteurs politiques et de la société civile la méthodologie appropriée pour revisiter la constitution; lutter contre la pauvreté extrême et la cherté de la vie ; rendre les soins de santé de base accessibles au plus grand nombre à des coûts abordables et rendre les vaccins anti Covid-19 disponible gratuitement pour tous ceux qui le souhaitent ; relancer la production agricole avec pour objectif d’atteindre l’autosuffisance alimentaire à moyen terme, en consacrant des investissements publics substantiels aux zones rurales ; poursuivre après évaluation, les projets d’infrastructures agricoles, routières et énergétiques engagés par les gouvernements précédents ; favoriser l’accès au crédit pour les jeunes entrepreneurs et les agriculteurs avec un souci particulier pour le respect de l’équité de genre ; négocier avec le secteur privé l’ajustement et le maintien du pouvoir d’achat des travailleurs.