Une plainte a été déposée dans le sud de la Floride, aux Etats-Unis, le lundi 25 novembre 2024, contre la Croix-Rouge américaine et ses agences affiliées accusées d’avoir détourné près d’un milliard de dollars de dons destinés à soutenir les victimes du séisme dévastateur de 2010 en Haïti, rapporte Caribbean Television Network.
L’action a été engagée par le Haitian Diaspora Political Action Committee, qui soutient que, plutôt que d’apporter une aide aux sinistrés, l’organisation aurait utilisé les fonds pour couvrir ses propres pertes financières et financer des projets sans lien avec le tremblement de terre.
Le comité, accompagné d’un groupe de donateurs et de bénéficiaires, a déposé une plainte collective lundi. Ils affirment que la Croix-Rouge américaine, la Croix-Rouge internationale et la Croix-Rouge haïtienne ont manipulé l’opinion publique pour inciter les gens à faire des dons par le biais de campagnes émotionnelles, avant de mal gérer ou mal utiliser ces fonds.
Selon le comité, 100 millions de dollars des dons collectés entre 2010 et 2024 ont été utilisés pour couvrir un déficit financier de 150 millions de dollars de l’organisation. De plus, 400 millions de dollars auraient été dépensés pour des projets sans lien avec Haïti ou sa population.
En réponse, Nicole Maul, porte-parole de la Croix-Rouge américaine, a rejeté les accusations, qualifiant la plainte de “sans fondement”. Elle a précisé que tous les fonds collectés pour Haïti étaient placés sur un compte à usage limité et utilisés uniquement pour des programmes liés à l’aide aux victimes du tremblement de terre.
La plainte met également en lumière les résultats d’une enquête menée en 2015 par ProPublica et NPR, qui a remis en question l’efficacité des dépenses de la Croix-Rouge en Haïti. Les plaignants réclament plus d’un milliard de dollars en dommages-intérêts pour des motifs tels que la fraude, l’enrichissement sans cause, la mauvaise foi et le détournement de fonds.
L’affaire a été confiée à la juge en chef du district de la Floride, Cecilia Altonaga, nommée par le président George W. Bush.