Enlevé et séquestré le 18 octobre 2023, dans la zone de Turgeau, le secrétaire général du Haut Conseil de la Transition, Antony Virginie Saint-Pierre est toujours aux mains de ses ravisseurs.
Le Haut Conseil de transition fustige le silence du Premier ministre Ariel Henry sur le sort de son secrétaire général, Antony Virginie Saint-Pierre, enlevé puis séquestré depuis une dizaine de jours à la capitale. Dans une correspondance adressée au chef du gouvernement provisoire, le HCT lui reproche d’avoir ignoré complètement, à son retour au pays, cet acte odieux commis contre l’un des hautes autorités du Conseil alors qu’il félicitait la PNH pour l’arrestation de Joseph Félix Badio.
« Neuf jours se sont écoulés depuis que le secrétaire général du Haut Conseil de la Transition, M. Antony Virginie Saint-Pierre, a été séquestré. Nous sommes estomaqués, au plus haut point, que le gouvernement ne semble s’en préoccuper et encore moins se soucier du sort qui lui est fait », lit-on dans cette correspondance par la présidente du HCT, Mirlande Manigat, le pasteur Calixte Fleuridor, membre.
« Nous appréhendons encore très mal que M. Badio, un recherché démasqué, soit l’objet d’un satisfecit en faveur de ceux qui sont enfin arrivés à l’arrêter; et que vous ayez passé sous silence l’acte odieux commis par des ravisseurs contre l’une des plus hautes autorités du HCT. Monsieur Saint-Pierre en sa qualité de Secrétaire Général a rang de ministre. A ce titre ne mérite-t-il pas plus d’égard, rien que pour avoir servi l’État durant une longue carrière d’enseignant, de secrétaire d’État, de ministre ? Si l’État reste indifférent à l’enlèvement d’un ministre, le message signifié à la population haïtienne est qu’elle est complètement livrée à elle-même ! Que dites-vous aux autres membres du HCT et à ceux de votre gouvernement ? », interrogent les signataires de la correspondance.
Ils dénoncent le mutisme du locataire de la primature et les atermoiements de ceux qui cherchent à tirer profit de ce silence.
« Le Secrétaire Général du HCT n’est ni le dernier ni le seul otage qui mériterait de bénéficier des instructions fermes du président du Conseil Supérieur de la Police nationale. Hélas, nous l’avions déjà dit, l’impéritie de cet organe continue de faire couler les larmes de familles entières. Nous refusons de croire que tout ceci ne soit que des manigances vis-à-vis du HCT ou tout simplement des accordés personnels contre M. Saint Pierre », indiquent Mirlande Manigat et Calixte Fleuridor.