Sommet de la Jamaïque : Ariel Henry ne veut pas négocier un nouvel accord, ni recevoir de diktats. Il s’accroche à l’accord du 21 décembre 2022

Le sommet de la CARICOM sur la crise haïtienne  a démarré dimanche 11 juin 2023  dans les locaux  du ministère des Affaires Etrangères à la Jamaïque. A l’ouverture de ces assises, le premier ministre haïtien Ariel Henry a salué l’initiative et félicité la CARICOM d’avoir réussi à convaincre des acteurs qui ont boudé ces derniers appels au dialogue à venir à Kingston, la capitale jamaïcaine pour recommencer à dialoguer. Le chef du gouvernement provisoire a déclaré qu’il n’est pas venu à la Jamaïque pour négocier un nouvel accord en plus ni pour recevoir des diktats de quiconque.

“Nous sommes là pour nous entendre entre compatriotes qui ont à cœur l’intérêt national, sur les prochaines étapes dans la marche vers la reconstruction de notre démocratie. Nous sommes entre nous, avec nos frères de la CARICOM, nous pouvons sereinement nous dire certaines vérités en face, sans nous fâcher pour autant ».

« Tout le monde sait qu’aucune solution durable pour Haïti  ne saurait venir de l’étranger, ni être imposée par d’autres, qu’ils soient de la CARICOM ou d’ailleurs.  Il incombe à nous haïtiennes et haïtiens de trouver entre nous, par nos propres moyens, ce projet national commun susceptible de nous unir pour une renaissance de cette nation », a poursuivi Ariel Henry..

Le neurochirurgien, qui a défendu l’accord du 21 décembre 2022, a accusé certains acteurs de vouloir accéder au pouvoir sans passer par les élections et d’avoir même coopté un président de la république et choisi un nouveau premier ministre.  Pour eux, c’était ça la meilleure solution, a dit le premier ministre qui, sans les citer, a fait certainement référence aux tenants de l’Accord de Montana.

Il est plus que temps d’engager, le processus qui doit nous conduire vers des élections libres, démocratiques et inclusives. Certains me prêtent à tort une volonté de perdurer au pouvoir. Si les démarches entreprises par le gouvernement avaient abouti, si tout le monde avait apporté sa pierre à l’édifice, nous aurions dû être actuellement en période électorale, parce que nous aurions eu le temps de revoir notre constitution et de mettre un Conseil Électoral Provisoire en place, estime Ariel Henry.

Le premier ministre a promis de respecter ses engagements de procéder au remaniement ministériel, à des réformes dans l’administration publique, à des changements  au niveau des collectivités, à la mise en place du CEP… en tendant une main fraternelle à tous. Il prend le soin de préciser que “tout le monde ne pourra pas avoir un portefeuille ministériel”.

Ariel Henry dit espérer que cette rencontre soit un succès et constitue un prélude à d’autres encore plus fructueuses.

Une trentaine d’acteurs haïtiens,  des représentants de partis politiques, de la société civile et du secteur privé des affaires participent à la réunion de la Jamaïque sous le parapluie de la CARICOM. “Cette réunion permettra le dialogue nécessaire pour élaborer une feuille de route vers une solution dirigée par les Haïtiens” selon  la secrétaire générale de la CARICOM, Dr Carla Barnett.

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