La violence liée aux groupes armés demeure la principale menace pour la sécurité en Haïti, a indiqué le secrétaire général de l’ONU, Antonio Gutierres, dans son rapport en date du 15 Février 2022.
Les Nations Unies craignent l’extension des zones d’influence de ces groupes organisés notamment dans l’aire métropolitaine de Port-au-Prince.
L’ONU dresse un constat accablant de la situation dans le pays depuis l’assassinat du Président Jovenel Moïse. L’instabilité politique exacerbe les conflits entre les groupes, qui étalent davantage leurs objectifs économiques et politiques, soutient le rapport.
Dans son rapport, le secrétaire général de l’ONU souligne le nombre élevé des actes de kidnapping et d’homicides volontaires, faisant état d’une augmentation de 180 % et 17 % par rapport à 2020, avec 655 enlèvements et 1 615 homicides recensés par la PNH, notamment à Martissant, Village-de-Dieu, Croix-des-Bouquets et Tabarre, dans le département de l’Ouest où 19 000 personnes ont été déplacées par la violence des gangs. Personne n’est épargné, a-t-il ajouté, citant notamment des médecins, des journalistes, des défenseurs des droits humains.
Le rapport relate également que les actes de banditisme ont des effets néfastes sur l’économie d’Haïti et constituent une menace pour les droits fondamentaux des individus.
Antonio Gutierres relève la faiblesse de la police nationale, dépourvue de moyens de fonctionnement et incapable de réaliser efficacement son travail. Il appelle au renforcement et à la professionnalisation de la police nationale et à l’intégration des femmes. Il plaide également pour le renforcement et l’indépendance de l’appareil judiciaire.
Le secrétaire général de l’ONU estime que les problèmes de sécurité ne peuvent être résolus sans une volonté politique claire et une transformation socio-économique pour la réinsertion des quartiers les plus touchés par la violence.
Dans son rapport, le secrétaire général de l’ONU déplore l’insécurité alimentaire qui touche plus de 40% de la population haïtienne. Une situation qui s’est aggravée notamment après le séisme du 14 août 2021 ayant ravagé le Grand Sud.