Quand une centenaire comme Madame Odette Roy Fombrun parle, on l’écoute forcément…
L’éducatrice de 103 ans dit éprouver de la peine d’être sur le point de partir en laissant son pays (Haïti) divisé.
Madame Odette Roy Fombrun appelle les Haïtiens à se mettre autour d’une table pour ‘’organiser une vraie konbit nationale’’ afin de décider de l’avenir du pays. Ce, quelles que soient les différences résidant des convictions politiques, que l’on soit du ‘’gouvernement, de l’opposition, de la société civile, de confessions religieuses diverses ou malheureusement de gangs’’. Elle les interpelle tous sur la nécessité de mettre de côté leur ego en tant que citoyens haïtiens pour participer à cette rencontre nationale, sans exclusion.
Madame Fombrun les suggère de s’inspirer des propositions de la Conférence épiscopale des évêques des 17 et 18 août 2002 qu’elle présidait en compagnie du défunt Turnep Delpé, les évêques Mgr Pierre André Dumas et Mgr Nunez, Joseph Amary Noël, Dr Josette Bijou, entre autres.
L’écrivaine espère que cette fois le «kraze-brize», le « boulé » généralisé, le «peyi lòk» ne prendront pas le dessus. Elle suggère ‘’la participation intelligente de modérateurs expérimentés, neutres et déterminés pour conduire les échanges et faciliter la préparation et le suivi des accords’’. Ce qui se révèle indispensable dans la réussite de toute conférence nationale.
Mme Fombrun appelle aussi à un dépassement des citoyens haïtiens pour le bien-être du pays, pour ‘’la stabilité politique et économique et pour le retour à la voie constitutionnelle et au renforcement des institutions’’.
Il nous faut le « tèt ansanm » assure-t-elle, ajoutant que ce n’est plus le moment de penser «peyi lòk» et renversement de gouvernance ou décisions unilatérales d’autorités. Car fait remarquer l’intellectuelle, l’histoire nous a prouvé à maintes reprises que ces pratiques ont fait plus de mal au pays.
Odette Roy Fombrun, 103 ans, mère de 5 enfants, invite les Haïtiens à cultiver la sagesse, l’amour du pays et l’union afin de ‘’freiner la violence et la destruction inadmissible de nos institutions, de nos valeurs morales et civiques, de notre intelligentsia, de notre patrimoine historique et culturel pour entamer enfin, avec honnêteté, les échanges constructifs indispensables’’.