Après 24 ans de règne, Bachar al-Assad n’est plus président de la Syrie. Il a été contraint t d’abandonner le pouvoir ce dimanche 8 décembre 2024, à la suite de l’offensive d’un groupe de rebelles, sous le leadership du groupe islamiste radical Hayat Tahrir al-Sham, dirigé par Abou Mohammed al-Jolani.
Depuis environ 2 semaines, Bachar al-Assad était de plus en plus menacé par les forces adverses sur le terrain, avec notamment la perte de 2 villes stratégiques, Alep et Horms.
Le Premier ministre Mohamed al-Jalali, n’a pas pris la fuite comme Assad, et se dit prêt pour toute « passation » de pouvoir et à coopérer avec le « leadership » que choisira le peuple syrien.
Des Syriens ont célébré l’éviction de la famille Assad du pouvoir notamment sur la place de la république où certains brandissaient des drapeaux de l’opposition.
Les rebelles islamistes syriens ont annoncé un couvre-feu à Damas dimanche jusqu’au lendemain matin, après avoir repris la capitale au gouvernement à la suite d’une offensive éclair lancée la semaine dernière.
Le Kremlin, un des alliés du régime syrien affirme qu’Assad a « démissionné de son poste » et quitté le pays, ajoutant que ses bases militaires en Syrie sont en « état d’alerte » mais qu’il n’y a pas de « menace sérieuse ». L’ambassade iranienne a été saccagée après l’entrée des rebelles à Damas. « Les diplomates iraniens avaient évacué les locaux avant l’assaut mené par des terroristes », a écrit le quotidien anglophone Tehran Times, citant le porte-parole de la diplomatie iranienne Esmaïl Baghaï. ….
Israël a salué la chute d’un « maillon central » de « l’axe du mal » dirigé par l’Iran, faisant référence au Hezbollah, soutien du régime d’Assad. L’armée israélienne a dans la foulée imposé un couvre-feu aux habitants de cinq localités situées dans la zone tampon du Golan, à la lisière syrienne occupée et annexée par Israël.
Londres par l’intermédiaire de son premier ministre Keir Starmer, a salué la chute d’un « régime barbare » en Syrie, et appelé au « rétablissement de la paix et de la stabilité ». «
« L’État de barbarie est tombé », s’est félicité le président français Emmanuel Macron.
Les nouveaux dirigeants syriens doivent s’assurer que « les atrocités ne se répètent jamais plus », estiment des enquêteurs de l’ONU en Syrie.
Bachar al-Assad a hérité le pouvoir en 2000 de la dynastie fondée par son père Hafez Al Assad. Il a dirigé la Syrie d’une main de fer, incarnant la poursuite du régime dictatorial.Plusieurs médias européens évoquent plus de 50 ans d’une dynastie familiale sanglante, marquée par une interminable guerre civile et la chasse aux opposants.
En 2011, le pouvoir de Bachar al-Assad a réprimé sévèrement des manifestants du printemps arabe. Le puissant dirigeant a poursuivi ses forfaits. Il a ainsi été accusé de crimes de guerre et de crimes contre l’humanité par l’ONU, qui a fait état de bombardements ciblés contre les populations civiles, de l’utilisation d’armes chimiques et de la mort sous la torture ou par pendaison d’au moins plusieurs dizaines de milliers d’opposants politiques.
Source RFI