Deux mois après sa prise de fonction, Daniel Foote a présenté sa démission comme envoyé spécial pour Haïti. Dans une lettre au secrétaire d’État américain, Anthony Blinken, le diplomate a exprimé sa déception vis-à-vis de la politique des États-Unis en Haïti. Daniel Foote a dénoncé le ‘’traitement inhumain’’ infligé aux immigrants Haïtiens par les États-Unis.
‘’Je ne serai pas associé à la décision inhumaine et contre-productive des États-Unis d’expulser des milliers de réfugiés haïtiens et d’immigrants illégaux vers Haïti, un pays où les fonctionnaires américains sont confinés dans des enceintes sécurisées en raison du danger que représentent les bandes armées qui contrôlent la vie quotidienne’’ a souligné Daniel Foote, déplorant également le fait que ‘’ses recommandations ont été ignorées et rejetées’’.
Ce dont Haïti a besoin, selon Daniel Foote, c’est une ‘’aide immédiate pour restaurer la capacité du gouvernement à neutraliser les gangs et à rétablir l’ordre par le biais de la police nationale. Ils ont besoin d’un véritable accord entre la société et les acteurs politiques, avec le soutien de la communauté internationale, pour tracer une voie rapide vers la sélection démocratique de leur prochain président et de leur prochain parlement’’.
Il dézingue la politique américaine à l’égard d’Haïti, disant que les Haïtiens ont besoin ‘’de pouvoir tracer leur propre voie, sans marionnette internationale’’. ‘’Je ne crois pas qu’Haïti puisse jouir de la stabilité tant que ses citoyens n’auront pas la dignité de choisir réellement leurs propres dirigeants de manière équitable et acceptable’’ a soutenu Daniel Foote.
Le haut responsable américain ne digère pas la décision du Gouvernement américain et d’autres ambassades à Port-au-Prince de soutenir le ‘’premier ministre de facto non élu, le Dr. Ariel Henry’’ ’au détriment d’un autre accord plus large et plus ancien élaboré par la société civile..
‘’L’orgueil démesuré qui nous fait croire que nous devrions choisir le gagnant – encore une fois – est impressionnant. Ce cycle d’interventions politiques internationales en Haïti a toujours produit des résultats catastrophiques. De nouveaux impacts négatifs sur Haïti auront des conséquences calamiteuses non seulement en Haïti, mais aussi aux États-Unis et chez nos voisins de l’hémisphère” avertit Daniel Foote.