Plus de 20 000 personnes ont été déplacées dans la capitale haïtienne en seulement quatre jours en raison de l’offensive des gangs armés selon un communiqué de l’Organisation internationale pour les migrations (OIM) publié le lundi 18 novembre 2024, précisant qu’une telle ampleur de déplacement n’a pas été observée depuis août 2023.
Plus de 17 000 personnes ont été accueillies dans 15 sites de déplacements. La plupart d’entre elles ont été confrontées à de multiples déplacements, fuyant la violence, note l’OIM.
La fermeture du trafic aérien suite aux tirs ciblés sur trois avions commerciaux survolant Port-au-Prince, l’accès restreint au principal port maritime du pays et les routes peu sûres contrôlées par des groupes armés ont laissé la zone métropolitaine dans un état de paralysie quasi totale, aggravant les souffrances de populations déjà en situation de vulnérabilité, indique le communiqué.
« L’isolement de Port-au-Prince amplifie une situation humanitaire déjà désastreuse », a déclaré Grégoire Goodstein, Chef de mission de l’OIM en Haïti. « Notre capacité à fournir de l’aide est à la limite de ses possibilités. Sans une aide internationale immédiate, les souffrances s’aggraveront de manière exponentielle. Avec seulement 20 % de Port-au-Prince accessible, les travailleurs humanitaires font face à d’immenses défis pour atteindre les populations affectées ».
« Malgré ces difficultés, l’OIM et ses partenaires restent déterminés à fournir une aide vitale ». L’OIM souligne l’importance cruciale du respect des principes humanitaires dans un contexte d’escalade de la crise. Il est primordial d’assurer la sécurité du personnel humanitaire et des civils. L’Organisation demande à tous de respecter la neutralité et l’impartialité des opérations d’aide, en permettant un accès sans entrave aux personnes dans le besoin et en préservant l’intégrité de l’aide humanitaire.
L’OIM appelle également à augmenter d’urgence le financement et le soutien des opérations humanitaires en Haïti. En novembre, le plan de réponse des Nations Unies, d’un montant de 674 millions de dollars, n’était financé qu’à hauteur de 42 %, laissant des millions d’Haïtiens sans l’aide dont ils ont désespérément besoin.
La violence liée aux gangs a causé la mort de près de 4 000 personnes en 2024, selon le Haut-Commissariat des Nations Unies aux droits de l’homme ; la violence basée sur le genre, y compris la violence sexuelle utilisée comme arme de terreur, a atteint des niveaux alarmants. Les femmes et les enfants sont touchés de manière disproportionnée, 94 % des femmes et des filles déplacées étant exposées à un risque élevé de violence.