Le Canada a annoncé le lundi 5 décembre 2022 des sanctions contre trois puissants hommes d’affaires haïtiens pour leur soutien aux gangs armés, le blanchiment d’argent et la corruption. Il s’agit de Gilbert Bigio, Reynold Deeb et Sherif Abdallah. Ces sanctions ont pour effet le gel de leurs avoirs au Canada.
« Le Canada a des raisons de croire que ces hommes d’affaires utilisent leur statut de membres de premier plan de l’élite économique en Haïti pour protéger et permettre les activités illégales de gangs criminels armés, notamment par le biais du blanchiment d’argent et d’autres actes de corruption », a indiqué le ministère canadien des Affaires étrangères.
Le gouvernement canadien avait déjà sanctionné plusieurs personnalités politiques haïtiennes dont les dernières sont le sénateur en fonction Rony Célestin et Hervé Fourcand. Les sanctions s’ajoutent à d’autres déjà imposées par Ottawa, notamment à trois politiciens haïtiens en novembre, et “visent à faire pression sur les responsables de la violence et de l’instabilité en cours en Haïti”
« Les sanctions imposées par le Canada visent à faire pression sur les personnes responsables de la violence et de l’instabilité actuelles en Haïti. Ces personnes doivent cesser de fournir des fonds et des armes aux bandes criminelles en Haïti », selon un communiqué du Ministère des Affaires Etrangères du Canada.
Le Canada avait déjà annoncé des sanctions contre l’ancien président Michel Martelly, les anciens premiers ministres Laurent Lamothe et Jean Henry Céant, le président du tiers du Sénat Joseph Lambert, le Sénateur en fonction Rony Célestin, les anciens Sénateurs Hervé Fourcand et Youri Latortue ainsi que l’ancien député Garry Bodeau pour leur implication dans le financement des gangs armés et d’autres activités criminelles en Haïti, ainsi que le chef de la coalition de gangs G9, Jimmy Chérisier alias Barbecue.
Le gouvernement canadien dit, par ailleurs, « encourager toutes les parties prenantes à soutenir de réels progrès vers un accord politique qui mènera à un dialogue inclusif et constructif, et à la fin de la crise actuelle. C’est la seule façon d’aider à créer l’environnement nécessaire pour un retour à la stabilité, à l’ordre public et à la démocratie en Haïti. »