C’est dans une note manuscrite adressée à la presse le samedi 12 mars 2022 que le juge Merlan Belabre a lancé ce cri d’alarme. Désigné le 4 mars par le doyen du tribunal de première instance de Port-au-Prince, Bernard Sainvil pour poursuivre l’instruction du dossier de l’assassinat du président Jovenel Moïse, le juge Merlan Belabre dénonce le fait qu’aucune mesure n’a toujours pas été prise en vue d’assurer sa sécurité et celle de sa famille.
Le juge Belabre accuse le pouvoir exécutif et le Conseil supérieur du pouvoir judicaire (CSPJ) de les avoir” livrés aux kidnappeurs et aux assassins”. Il affirme que l’Etat sera tenu responsable s’il lui arrive quoi que ce soit, ainsi qu’à sa famille et à ses collaborateurs. Il informe également n’avoir toujours pas accès au dossier.
Merlan Belabre est le 4e juge désigné pour enquêter sur l’assassinat du président Jovenel Moise. Les magistrats Mathieu Chanlatte et Chavannes Etienne avaient renoncé quelques jours après leur nomination, pour des raisons sécuritaires et manque de moyens. Quant au juge Garry Orélien, il s’était vu refuser une demande de prorogation par le doyen Bernard Sainvil, après avoir été accusé d’avoir exigé et obtenu des pots de vin dans le cadre de l’instruction du dossier par le Réseau national de défense des droits humains.