Le premier ministre Ariel Henry et ses alliés, des signataires de l’Accord du 11 Septembre se sont entretenus le vendredi 12 février 2022 avec des membres du bureau de suivi de l’Accord de Montana. Le chef du gouvernement a indiqué en conférence de presse que cette réunion a été un peu longue mais était nécessaire rappelant que dans son discours à l’occasion du 7 février il avait insisté sur le fait que c’est par le dialogue que l’on parviendra à une solution aux problèmes du pays.
« Nous [les deux parties] avons décidé de dialoguer, de nous mettre sur la table afin de trouver une solution à la crise qui affecte ce pays que nous avons en commun », a déclaré le locataire de la primature annonçant la poursuite des discussions ce lundi 14 février.
Ariel Henry en a profité pour rappeler que la principale mission de son gouvernement consiste à réaliser des élections. Et pour cela, il faudra résoudre le problème de l’insécurité, reconnait le premier ministre qui dit travailler afin de mettre en place le nouveau conseil électoral provisoire, l’autorité de contrôle du gouvernement et l’assemblée constituante.
Le premier ministre a par ailleurs répondu à la position du tiers du Sénat selon laquelle il ne fait que liquider les affaires courantes depuis le 7 février dernier. Ce sont des acteurs politiques qui cherchent à faire le « buzz ». Ce qu’ils ont avancé n’a aucun fondement légal, a rétorqué Ariel Henry.
La rencontre du 12 février avec le premier ministre Ariel Henry et des signataires de l’accord du 11 septembre s’inscrivait dans le cadre d’un déblayage du terrain, ont indiqué Jacques Ted Syndic et Ernst Mathurin, deux membres du bureau de suivi de l’Accord dit de Montana. Ils ont tenu à souligner que les négociations avec Ariel Henry et ses alliés n’ont pas encore débuté mais ont confirmé qu’ils se sont mis d’accord sur le principe. Selon eux, les critères, le contenu et les conditions de la négociation ainsi que l’agenda et le temps qui y sera consacré devront être au menu de la rencontre de ce lundi. « Si on parvient à une entente sur le protocole, les négociations pourront démarrer », ont indiqué Ted Syndic et Ernst Mathurin.
Ted Syndic et Magali Comeau Denis, également du BSA, ont par ailleurs minimisé les propos d’Ariel Henry, qui, dans son discours le 7 février dernier, a assimilé à des initiatives puériles les élections réalisées le 30 janvier dernier dans le cadre de l’Accord dit de Montana.
Ils ont justifié leur décision de s’asseoir malgré tout avec le premier ministre par la nécessité pour les acteurs de faire un dépassement. Magali Comeau Denis a donné la garantie que les fondamentaux de l’Accord de Montana articulé autour des problèmes qui constituent la souffrance de la population ne seront pas bradés.
S’agissant des démarches du chef du gouvernement relatives à la formation d’un nouveau CEP et de l’Assemblée constituante, l’ancienne ministre de la culture a prévenu Ariel Henry qu’il va droit au mur et fait perdre du temps au pays rappelant que le président Jovenel Moïse avait échoué dans ces initiatives.