AFFRONTEMENTS ENTRE LA POLICE ET L’ARMÉE : LE GOUVERNEMENT HAITIEN ANNULE LE CARNAVAL

Le gouvernement a décidé d’annuler le carnaval à Port-au-Prince, afin d’éviter un bain de sang programmé et appelle la population à garder son calme.  Le communiqué du Ministère de la Communication a été publié  dans la soiree du dimanche 24 février 2020, à l’issue d’une journee de vive tension dans la capitale. Les autorités parlent d’une situation de guerre.

Situé à quelques pas du Palais national, le Champ de Mars a été transformé en un veritable champ de bataille.  D’un côté, les policiers qui revendiquent le droit de se constituer en syndicat et exigent de meilleures conditions de travail, soutenus par des militants et de l’autre, les militaires  cantonnés dans les locaux abritant le Grand Quartier Général et le Ministère de la Défense, non loin de la Tour 2004.  Des détonations ont été entendues pendant toute la journée.

Le Haut Commandement des Forces Armées d’Haiti affirme avoir recensé un mort et un blessé dans les rangs de l’armée.  Un policier a été tué et plusieurs autres blessés par balles. Des victimes ont été enregistrées également au sein de la population civile . Une personne a été tuée au Champ de Mars et l’autre ,au Carrefour de l’aéroport. Plusieurs blessés ont été transportés à l’hopital général . 

“Le gouvernement dit condamner avec la dernière rigueur  ces violences et actes  attentatoires à la liberté et à la démocratie et se demande qui a intérêt  à adopter ce comportement extrémiste visant à conduire le pays vers le chaos”.

Dans l’après –midi, des individus armés se réclamant de la PNH ont attaqué les locaux de la Radio Television Caraibes (RTVC) et incendié plusieurs véhicules stationnés dans les parages. Une attaque condamnée par la RTVC, qui, en signe de protestation, a décidé  de suspendre jusqu’á nouvel ordre ses émissions. 

L’Association nationale des Médias Haitiens (ANMH), l’Association des Médias Indépendants d’Haiti (AMIH) et l’Association des Journalistes Haïtiens (AJH)  condamnent également cette attaque.  L’ANMH et l’AMIH rappellent aux  acteurs de la crise haitienne  que “chaque media doit pouvoir faire son travail  en toute liberté, dans le respect de sa ligne éditoriale  et des règles de la profession, ce sans pression, ni violence de la part des fossoyeurs de la presse,  ni des prédateurs des libertés de la presse”.

L’AJH, pour sa part, exige que les journalistes et les medias soient protégés.    

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