De plus, les victimes sont gardées plus longtemps comparativement à l’année dernière. Seuls les missionnaires américains ont été maintenus plus longtemps en 2021, un mois et 15 jours. Les sept religieux catholiques, dont deux missionnaires français, 19 jours (11 au 30 avril ) ; Kénol Felix (propriétaire de l’entreprise funéraire Sainte-Rose de Lima) 13 jours.
Le puissant gang de Grand Ravine dont le maitre à penser est « Ti Lapli », a perpétré la plupart des enlèvements dans les zones suivantes : Rue Capois, Champ de mars, Bas peu de chose,Portail Léogane, Avenue Christophe, Bois Verna, Turgeau, Canapé vert, Bourdon, Avenue Poupelard et Tabarre.
Les catégories les plus touchées sont les socioprofessionnels, principalement des médecins, avocats, enseignants, étudiants et cadres de l’administration publique indique le CARDH soulignant que dans certains cas, les familles des victimes ont versé de fortes sommes d’argent à plusieurs reprises à titre de rançons en échange de leur libération.
« Les interventions systématiques de la police à la Croix-des-Bouquets ont, dans une certaine mesure, affaibli le gang 400 Mawozo qui, entre juillet et décembre 2021, était responsable en moyenne de 60% du kidnapping. Des membres du groupe sont tués, d’autres en cavale arrêtés… Moins de 20% des kidnappings sont répertoriés à la Croix-des-Bouquets pour le premier trimestre de 2022 ».
« Parallèlement, la Cellule d’observation de la criminalité constate que les alliés de 400 Mawozo se renforcent particulièrement à Tabarre, à Torcel, à Pétion-Ville (vers le Nord). Ainsi, Pernier en est devenu un foyer et les gangs de Martissant reprennent le « leadership », en moyenne 45% pour le premier trimestre de 2022. Il faut noter que d’autres axes se développent à Port-au-Prince et dans les villes de province ».
Un transport maritime se développe entre Centre-ville et Carrefour constate le CARDH. Le coût du transport des camions de marchandises varie entre 300 et 800 dollars américains. Celui d’un véhicule privé est de 400 dollars en moyenne.
Le kidnapping doit être abordé comme un fléau qui ronge la population dont les plus vulnérables et non une arme politique, économique ou autre, prévient le centre d’analyse et de recherche en droit de l’homme, ajoutant que « personne ne sera à l’abri de ce Proto État en devenir si rien n’est fait ».